Les vacances de L’ANKOU

Le château de Kerjean à Saint-Vougay (29) organise du 26 mars au 1er novembre, une exposition ayant pour thème « la religion en Bretagne au XVIe siècle ». Une salle sera consacrée à la mort.

Pour illustrer cette thématique, les organisateurs de l'exposition ont eu l'idée de rassembler des oeuvres liées à la mort. Et c'est tout naturellement qu'ils se sont tournés vers la commune, puisqu'elle héberge en résidence permanente, une des deux statues bretonnes en bois représentant l'Ankou, personnification de la mort.

Un Ankou voyageur...

Cette statue daterait du XVe siècle, mais sa datation reste approximative. Ce n'est pas la première fois que l'Ankou est amenée à se déplacer puisque cette statue a déjà été exposée à Scallaburg, en Autriche, en 1990, et au château de La Roche-Jagu, en 1991. La statue est classée à l'inventaire des objets d'arts et, à ce titre, tout déplacement fait l'objet de sérieux préparatifs et de minutieuses manipulations.

Céline Robert, conservatrice des antiquités et objets d'arts pour le département des Côtes-d'Armor, était présente à l'église pour superviser le déménagement de la statue jusqu'à Saint-Vougay. Une entreprise spécialisée dans le transport d'objets d'art a observé l'objet sous tous les angles, avant de prendre la décision de le descendre de son piédestal.

... Mais bien fragile

Munis de gants pour ne pas polluer la précieuse statue, les manutentionnaires ont déposé l'Ankou au pied de l'autel, où Céline Robert a pu faire les constatations d'usage avant le transport. Les vis qui maintiennent la faux et la pelle, étaient complètement oxydées. Seul un restaurateur peut les enlever. Il a donc été décidé, avec l'accord de Yann Kergoat, adjoint à la culture, présent lors des manipulations, d'emmener la statue sans démonter la faux ni la pelle.

La caisse prévue pour son transport a dû être aménagée pour les circonstances. C'est avec d'infinies précautions que les spécialistes du transport ont enveloppé la statue dans sa caisse de transport, et l'Ankou a pu entamer son périple jusque Saint-Vougay, lieu de sa villégiature pendant huit mois.

Source : Le Télégramme 17/03/2016
Photo : Yann KERGOAT